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Communiqué de presse : « Plus aucun enfant à la rue cet hiver » mais avec quels moyens ?

À la suite de l’interpellation du 17 octobre du Collectif des associations unies (CAU), de l’Unicef, de la FCPE et de Jamais sans Toit, le Ministre du Logement Olivier Klein et la Secrétaire d’État chargée de l’Enfance Charlotte Caubel ont convié en urgence les associations à une réunion de travail ce matin sur le sujet des enfants à la rue.

Nous prenons acte de l’engagement pris par le gouvernement par la voix des ministres de ne « plus avoir aucun enfant à la rue cet hiver » et d’organiser toutes les semaines une réunion de suivi pour atteindre cet objectif. Le Ministre du Logement a également indiqué qu’il n’y aura plus de familles expulsées sans solutions alternatives de leur logement et de leur lieu de vie informel d’ici à la trêve hivernale. 

Les associations sont disponibles pour contribuer au respect de ces promesses. Nous rappelons cependant que pour y parvenir nous devons disposer de clarté sur les moyens et la méthode, à commencer par la qualité des solutions d’hébergement qui seront proposées et le maintien des 14 000 places d’hébergement menacées dans le cadre du PLF 2023 et sur lequel nous n’avons toujours aucun engagement du gouvernement. Nous serons donc particulièrement attentifs au débat parlementaire sur le sujet qui doit avoir lieu le 9 novembre à l’Assemblée nationale.

CONTACTS PRESSE :

Angèle Roblot, Chargée de relations médias à la Fondation Abbé Pierre, aroblot@fondation-abbe-pierre.fr / 06 23 25 93 79

Audrey-Jane Baldi, Responsable communication Fédération des acteurs de la solidarité : audrey-jane.baldi@federationsolidarite.org / 06 17 80 03 52

Laurence Guillermou, FCPE : fcpecom@fcpe.asso.fr / 06 82 81 40 82

Carine SPINOSI, Unicef France : cspinosi@unicef.fr / 01 44 39 17 49

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Tribune : Mettons fin au scandale des enfants à la rue

Tribune publiée dans le JDD le 16/10/2022

Certains impératifs humains n’ont pas de couleur politique. Nous, enseignants, parents d’élèves, associations, citoyens, parlementaires, appelons à tout faire pour que plus aucun enfant ne dorme à la rue dans notre pays.

Au début de l’année 2022, 1 000 enfants se voyaient chaque soir opposer un refus par le 115 faute de places d’hébergement pour la nuit même, et renvoyer vers la rue, un squat, un bidonville ou un porche d’immeuble. Ce chiffre terrible est passé à 1 600 à la rentrée scolaire, puis à 2 000 aujourd’hui. Cette situation est intolérable.

Ces enfants vivent et grandissent dans des environnements non propices à leur développement et à leur bien-être, et rencontrent de nombreuses difficultés à voir leurs droits fondamentaux respectés, en particulier le droit à l’éducation ou à la santé. Épuisement, dégradation de l’état de la santé, développement de troubles de la santé mentale, retard de motricité, malnutrition, perte de confiance, difficultés à faire ses devoirs, changements d’école à répétition voire déscolarisation… : les conséquences de la précarité résidentielle sont tous les matins sous nos yeux.

Bien des efforts sont déployés par l’Etat et les collectivités, notamment depuis la crise Covid, cependant tant que des enfants par centaines restent sur le pavé de nos villes, nous devons maintenir les engagements. Alors que la situation s’aggrave de mois en mois à Paris, Lyon, Clermont-Ferrand, Rennes, Grenoble, Strasbourg, en Seine-Saint-Denis…, de nombreux hôtels sont en train de fermer pour travaux, dans la perspective de la Coupe du monde de rugby 2023 et des Jeux Olympiques 2024. Surtout, la baisse annoncée de 14 000 places d’hébergement dans le budget 2023 de l’Etat est profondément inquiétante et risque d’aggraver encore la crise que nous traversons.

Le gouvernement présente cette baisse des places d’hébergement comme la contrepartie du déploiement depuis cinq ans du plan « Logement d’abord ». Nous partageons tous la préférence pour des solutions de logement durable plutôt que d’hébergement d’urgence. D’autant plus que les conditions de vie à l’hôtel sont indécentes pour les près de 30 000 enfants qui y vivent. Mais les chiffres des refus au 115 montrent que les logements disponibles, en particulier les logements sociaux, sont encore trop rares pour se permettre dès aujourd’hui de réduire le parc d’hébergement, sous peine de voir des milliers de personnes condamnées à l’errance et à la rue.

Le droit au logement est un objectif à valeur constitutionnelle et un droit consacré par la Convention internationale des droits de l’enfant. L’accueil inconditionnel en hébergement est reconnu dans la loi depuis des années, quelle que soit la situation des personnes en détresse. Nous attendons en premier lieu de l’Etat de faire respecter ces principes de base sans attendre, en produisant et en attribuant davantage de logements sociaux pour les personnes sans domicile et en maintenant le financement de places d’hébergement à la hauteur des besoins.

Signataires : 

  • Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation Abbé Pierre et porte parole du Collectif des 39 Associations Unies (CAU)
  • Nathalie Latour, directrice de la Fédération des Acteurs de la Solidarité et porte parole du Collectif des 39 Associations Unies (CAU)
  • Collectif Jamais Sans Toit (Lyon)
  • Les collectifs des parents d’élèves des écoles de Rennes
  • Eric Labastie, président de la FCPE 
  • Christophe Robert, Délégué général de la Fondation Abbé Pierre
  • Maud Bigot vice-présidente Fédération Nationale des Samu Sociaux 
  • Pascal Isoard Thomas, Directeur Général de l’association ALYNEA, porteur du Samu Social 69
  • Margaux Gaillard, Déléguée Générale de l’Association La Cloche 
  • Léonard Nzitunga, Président de la Fédération Santé Habitat
  • Marianne Auffret, Directrice générale de l’Union nationale pour l’habitat des jeunes
  • Anthony Ikni, délégué général du Collectif national droits de l’homme Romeurope
  • Patrick Baudouin, président de la LDH (Ligue des droits de l’Homme)
  • Françoise Dumont, présidente d’honneur de la LDH (Ligue des droits de l’Homme)
  • Bérangère Grisoni, présidente du Collectif Les Morts de la Rue
  • Samira El Alaoui- Directrice- Association Les Enfants du Canal
  • Cécile de Clermont, déléguée générale adjointe de la Fédération de l’Entraide protestante
  • Jean-François MARUSZYCZAK, Directeur général Emmaüs France, 
  • Baudouin de Pontcharra et Maxime Baduel, président et directeur de la fédération Solidarité nouvelles pour le logement
  • Marie-France Eprinchard, Présidente d’Emmaüs Solidarité
  • Michel Platzer, département Logement ATD Quart Monde
  • Aurélie El Hassak Marzorati, déléguée générale du CASP
  • Marie-Andrée Blanc, Présidente de l’Union nationale des associations familiales (Unaf)
  • Jean-Michel David, Président de l’Union Nationale des Comités Locaux pour le Logement Autonome des Jeunes (UNCLLAJ)
  • Véronique DEVISE, présidente du Secours Catholique – Caritas France
  • Jérome Voiturier, directeur général de l’UNIOPSS
  • Suzanne de Cheveigné, présidente des Compagnons Bâtisseurs
  • Florence Rigal, présidente de Médecins du Monde
  • Isabelle Santiago, députée du Val-de-Marne et Vice-présidente de la Délégation aux droits des enfants (Socialistes-NUPES)
  • Stella Dupont, députée de Maine-et-Loire (Renaissance)
  • Olivier Serva, député de la Guadeloupe (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires)
  • Julien Bayou, député de Paris (Ecolo-NUPES)
  • William Martinet, député des Yvelines (LFI-NUPES)
  • Danielle Simonnet, députée de Paris (LFI-NUPES)
  • Elsa Faucillon, députée des Hauts-de-Seine (PCF-NUPES)
  • Stéphane Peu, député de Seine-Saint-Denis (PCF-NUPES)
  • François Piquemal, député de Haute-Garonne (LFI-NUPES)
  • Léo Walter, député des Alpes-de-Haute-Provence (LFI-NUPES)
  • Marie-Charlotte Garin, députée du Rhône (Ecolo-NUPES)
  • Aurélien Tâché, députée du Val-d’Oise (Ecolo-NUPES)
  • Marie Pochon, députée de la Drôme (Ecolo-NUPES)
  • Julie Laernoes, députée de Loire-Atlantique (ECOLO-NUPES)
  • Jean-Claude Raux, député de Loire-Atlantique (ECOLO-NUPES)
  • Benjamin Lucas, député des Yvelines (ECOLO-NUPES)
  • Francesca Pasquini, députée des Hauts-de-Seine (ECOLO-NUPES)
  • Sabrina Sebaihi, députée des Hauts-de-Seine (ECOLO-NUPES)
  • Philippe Naillet, député de La Réunion (Socialistes-NUPES)
  • Rodrigo Arenas, député de Paris (LFI-NUPES)
  • Fatiha Keloua Hachi, députée de Seine-Saint-Denis (PS-NUPES)
  • Anne Stambach-Terrenoir, députée de Haute-Garonne (LFI-NUPES)
  • Hadrien Clouet, député de la Haute-Garonne (LFI-NUPES)
  • Frédéric Mathieu, député d’Ille-et-Vilaine (LFI-NUPES)
  • Mickaël BOULOUX, député d’Ille-et-Vilaine (Socialistes-NUPES)
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Communiqué de presse : Rencontre Olivier Klein – CAU :  le gouvernement n’entend toujours pas l’urgence sociale

Après sa première rencontre ce matin avec le ministre du Logement Olivier Klein, le Collectif des associations unies (CAU) regrette le manque de réponse du gouvernement au regard de la gravité de la situation sur le front du sans-abrisme et du mal-logement. Malgré les alertes de toutes parts sur la hausse du nombre de personnes sans-abri dans le pays, y compris des milliers d’enfants, le gouvernement, qui admet que la question des enfants à la rue est une « préoccupation principale » d’après le ministre, maintient son intention de supprimer 14 000 places d’hébergement, comme le prévoit le projet de loi de finances pour 2023.

Cette réduction des moyens budgétaires, qui sera payée par les plus vulnérables d’entre nous, serait justifiée par un effort accru en faveur du logement, qui est évidemment préférable à l’hébergement d’urgence. Hélas, le budget 2023, dans la lignée du quinquennat précédent, poursuit les coupes dans l’aide au logement, avec plus de 4 milliards d’euros de coupes sur les APL par rapport à 2017, et la poursuite de la ponction de 1,3 milliard d’euros sur les logements sociaux. Dans ces conditions, les crédits supplémentaires dédiés à l’intermédiation locative, 40 millions d’euros dans le cadre du plan Logement d’abord, sont bien maigres. Autant dire que l’engorgement pour l’accès au logement social (2,3 millions de ménages en attente) et même à l’hébergement d’urgence (6 000 demandes non-pourvues chaque soir dont 2 000 enfants) risque de s’aggraver dans l’année à venir, en particulier pour les plus précaires, les habitants des bidonvilles ou les personnes en précarité administrative.

De plus, l’actualité met à rude épreuve les personnes les plus mal-logées et sans domicile et les associations qui les accompagnent, notamment un grand nombre de salariés qui n’ont pas été inclus dans le Ségur social. La hausse des prix de l’énergie pèse lourdement sur les plus modestes, faute de revalorisation substantielle du chèque énergie, des minima sociaux, des APL et de leur forfait charges. Quant à la rénovation énergétique, principale solution durable face à la précarité énergétique, elle n’a pas fait l’objet d’un plan de soutien à la hauteur des enjeux, avec simplement 100 millions d’euros supplémentaires au budget 2023, alors que les besoins sont immenses pour accompagner et réduire le reste-à-charge des ménages à bas revenus et mettre l’accent sur des rénovations performantes et globales.

Le Collectif des associations unies maintient la pression et appelle à la mobilisation. Une conférence de presse est prévue le lundi 17 octobre à 11h à l’Assemblée nationale, en présence de collectifs de soutien aux élèves à la rue et de nombreux parlementaires.

CONTACTS PRESSE :

Angèle Roblot, Chargée de relations médias à la Fondation Abbé Pierre, aroblot@fondation-abbe-pierre.fr / 06 23 25 93 79

Audrey-Jane Baldi, Responsable communication Fédération des acteurs de la solidarité : audrey-jane.baldi@federationsolidarite.org / 06 17 80 03 52

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+ 86 % d’enfants sans abri en six mois : associations, parents et enseignants en appellent à la vigilance collective

Pendant cet été caniculaire, plus de 1 600 enfants dormaient à la rue avec leurs familles chaque soir[1], après avoir obtenu une réponse négative du 115 : c’est 86 % de plus qu’en début d’année. En cause, un parc d’hébergement saturé sur de nombreux territoires ne permettant pas de répondre à l’ensemble des besoins et une crise du logement nationale marquée par un manque de logements accessibles, dont les enfants sont des victimes collatérales. Dans ce contexte tendu, les associations déplorent la décision du gouvernement de fermer prochainement 10 000 places d’hébergement.

Quelques jours avant la rentrée scolaire, les 39 associations du Collectif des Associations Unies, la FCPE et le collectif Jamais Sans Toit interpellent ensemble les pouvoirs publics, pour qu’aucun enfant ne soit plus contraint de passer la nuit dehors. C’est pourquoi associations, parents d’élèves et enseignants en appellent à la vigilance collective avec le lancement d’un réseau d’aide aux élèves sans toit.

En effet, face à ces manquements, des collectifs se mobilisent déjà dans plusieurs villes de France auprès des élèves sans abri et de leurs familles. Régulièrement, ces équipes éducatives, associations, syndicats, parents d’élèves et citoyen·ne·s indigné·e·s se mobilisent pour défendre leurs droits, et leur permettre d’accéder à une solution d’hébergement. Acteur·rice·s privilégié·e·s pour repérer les difficultés vécues par les élèves, il·elle·s sont en lien étroit avec les dispositifs de veille sociale en charge du 115 sur leur territoire. Lorsqu’aucune solution n’est trouvée, des familles sont mises à l’abri dans les écoles et les gymnases. À Lyon, par exemple, le collectif Jamais sans toit en est déjà à sa centième occupation en sept ans. Depuis 2014, près d’une soixantaine d’établissements ont servi de refuge temporaire à plus de 480 enfants, sans toutefois parvenir à répondre à l’ensemble des besoins : malgré leur action, en cette rentrée scolaire, le collectif Jamais sans toit recensait encore 45 familles dont 100 enfants à la rue dans la métropole lyonnaise. À Strasbourg, Grenoble, ou encore Villeurbanne, des collectifs d’enseignant·e·s et de parents ont fait de même. Un peu partout en France, souvent de façon informelle, des initiatives citoyennes cherchent des solutions en urgence.

Le Réseau national d’aide aux élèves sans toit est né de la volonté de coordonner et d’essaimer ces collectifs de soutien déjà existants, avec l’appui d’associations nationales engagées dans lutte contre le mal logement et la défense des droits de l’enfant. Pour ce faire, un recueil d’informations et de coordonnées utiles destiné aux personnes qui souhaitent soutenir les élèves sans toit et leur famille a été conçu : le « Toitoriel ». L’enjeu est désormais de le diffuser au plus grand nombre.

« On s’est retrouvés dehors avec mon mari et mon fils. On a dormi dans une voiture pendant deux mois. Après, on a été hébergés dans une chambre dans une paroisse à Villeurbanne. On est restés un an et demi là-bas. On demandait toujours un hébergement mais il n’y avait pas de place. Il y a eu des travaux et on a dû partir. On dormait sous une tente à Perrache. Après on a à nouveau été hébergés de façon solidaire. En septembre 2021, le propriétaire a récupéré son studio pour sa famille. On a été sans solution. On dormait deux jours ici, deux jours-là. Ernado rentrait au CP. Dans son école, il y a un comité de soutien aux familles sans toit. On faisait des réunions régulièrement. On a décidé de dormir à l’école en novembre 2021 car on était quatre familles sans solution d’hébergement. On a dormi presque trois semaines à l’école. Et puis on a été hébergés à l’hôtel. Le collectif à l’école c’est très important. »  Témoignage de Mirsada, mère d’Ernado (6 ans)

« Être parent c’est aussi être responsable de ce qu’on souhaite partager à son enfant de notre société. S’investir dans un comité de soutien aux familles sans toit de l’école de ses enfants, c’est primordial quand on peut lire une histoire à son enfant le soir en le sachant à l’abri, alors que notre enfant sait, que l’on sait, que ce n’est pas le cas de tous les autres enfants de son école. Quelques réunions, quelques mails parfois, des comptes rendus, des goûters solidaires à la sortie de l’école, des nuits partagées à l’école pour donner un tout petit répit… Suite aux mobilisations, quand les familles obtiennent enfin une solution, c’est collectivement que nous sommes soulagés et heureux que leur droit à un hébergement soit enfin respecté ! » Témoignage de Juliette, parent d’élève

« C’est une école dite « mixte » qui accueille à la fois des enfants dont les parents travaillent dans le quartier d’affaire et des familles qui dorment à la rue. A proximité de l’école, le point accueil LAHSo accompagne des familles sans domicile fixe et leur fournit une adresse administrative. Les enfants sont donc inscrits dans notre école tout au long de l’année. En décembre dernier, nous avons occupé l’école deux semaines pour mettre à l’abri deux familles qui dormaient dans la rue. Les familles sans toit dorment souvent loin de l’école, même une fois hébergés en foyer ou à l’hôtel. Les familles sont épuisées, il y a beaucoup de femmes seules avec des enfants, les enfants somnolent en classe… Si l’intégration en classe se passe bien, c’est parfois compliqué pour les enseignants d’accueillir ces élèves au fil de l’eau. Impossible de savoir quand il y aura de nouvelles inscriptions ou départs inopinés. C’est frustrant pour les enseignants et dramatique pour des enfants qui avaient enfin trouvé leur place. » Témoignage de Fanny Talbot, enseignante à l’école Antoine Charial (3ème arrondissement de Lyon)


Télécharger le Toitoriel : https://www.eleves-sans-toit.fr/ressources/le-toitoriel/

Le site internet du réseau : https://www.eleves-sans-toit.fr/


CONTACTS PRESSE :

Angèle Roblot, Chargée de relations médias à la Fondation Abbé Pierre, aroblot@fondation-abbe-pierre.fr / 06 23 25 93 79

Laurence Guillermou, Chargée de communication à la FCPE, lguillermou@fcpe.asso.fr / 06 82 81 40 82

Raphael Vulliez, responsable des relations médias au collectif Jamais Sans Toit, raphaelvulliez@gmail.com / 06 18 06 50 70


[1] Chiffre SIAO août 2022

Mobilisations Communiqués

Happening contre le mal-logement : Pas un quinquennat de plus à la rue !

Ce mercredi 23 mars, à quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, les 39 associations du Collectif des Associations Unies ont appelé les citoyen.nes à une action collective pour dénoncer la situation dans laquelle vivent plus de 300 000 personnes en France :  à la rue, dans des bidonvilles, des hôtels sordides, des centres d’hébergement…

Pendant de longues minutes, le répondeur du numéro d’urgence 115 a résonné sur la Place de la République. Un son que toutes les personnes sans toit connaissent malheureusement trop bien. Chaque nuit, ce sont même 4 000 personnes, dont 1 000 enfants, qui appellent ce numéro et restent sans solution d’hébergement, faute de places suffisantes. Si, par chance, ces personnes décrochent un abri pour la nuit, la qualité de l’accueil n’est pas toujours au rendez-vous pour répondre à leurs besoins de repos, de santé, d’intimité, de sécurité, d’alimentation digne, de lien social, d’accompagnement…

Lorsqu’ils disposent encore d’un logement, l’affaiblissement des ressources conjugué à l’augmentation du prix du loyer et des factures d’énergie met de nombreux locataires en difficulté. Les plus pauvres d’entre nous dépensent ainsi près de 60 % de leurs revenus pour se loger. Face à la cherté du logement privé, 2 millions de ménages attendent un logement social, une attente qui dure en moyenne dix ans.

Malgré ce constat alarmant et bien connus de nos décideurs, les moyens publics investis dans le logement n’ont jamais été aussi faibles, et le sujet ne trouve pas sa place dans la campagne présidentielle. L’absence de ce thème dans les débats rend d’autant plus assourdissant le silence maintenu en ceux-ci sur les conséquences sociales et économiques de l’absence de logement digne de ce nom – en termes de santé, de travail et d’emploi, d’éducation, de formation, d’intégration, de civilité – pour ceux de nos concitoyens qui en sont privés.

Il est temps de mettre fin à cette spirale infernale !  La France a les moyens de venir à bout du drame quotidien vécu par les sans-abris et de faire en sorte que chaque personne puisse se loger dignement. Pour que le prochain quinquennat soit celui des résultats, le Collectif des Associations Unies a demandé aux candidat.es à l’élection présidentielle des réponses concrètes à des questions émanant du diagnostic partagé par nos organisations, et leur a fait parvenir ses propositions, parmi lesquelles :

1. Garantir un accueil inconditionnel et continu dans un hébergement digne et adapté.

2.  Mobiliser davantage le parc HLM, les bailleurs privés et les logements vides pour les plus vulnérables.

3.  Réguler les marchés immobiliers et réduire la part des dépenses liées au logement pour les ménages.

4.  Produire 150 000 logements vraiment sociaux par an.

5. Rénover les logements dégradés et énergivores

6.  Mettre fin à toutes les expulsions sans solution de relogement.

Replay de l’action : https://twitter.com/CollAssoUnies/status/1506598370575593474?s=20&t=ZF-xCgCmdzaFbtUqaUOTQQ

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Cérémonie des Barbelés Awards – 17 mars 2022

Les dispositifs anti-exilé·es se multiplient à Calais, ville-forteresse où est externalisée la frontière franco-britannique, si bien que s’y concentre un arsenal répressif inédit. Toute l’année, y (sur)vivent plus d’un millier de personnes exilées.

L’espace urbain calaisien est structuré par une logique d’invisibilisation, de dissuasion et de criminalisation des personnes exilées dans l’espace public.

À Calais, les pouvoirs publics considèrent les exilé·e·s non pas comme des personnes vulnérables, mais comme des présences illégitimes, indésirables et menaçantes. Les sans-papiers sont exclus de fait des dispositifs légaux ou même d’un droit à la protection minimale, à tel point que leur seule présence sur le territoire est devenue une infraction.

De concert, les mairies de Calais et ses environs (Coquelles, Marck) et la Préfecture du Pas-de-Calais ont engagé une politique de harcèlement et d’épuisement. Le motif avancé est la « lutte contre les points de fixation », qui justifie l’expulsion et la dispersion des exilé·es de leurs lieux de vie toutes les 48 heures, couplées au vol de leurs abris et effets personnels.

L’espace urbain calaisien est carcéralisé : grillages, murs, barbelés, blocs de béton… La frontière est hérissée d’innombrables  dispositifs sécuritaires (vidéosurveillance, caméras thermiques technologies de contrôle, drones et surveillance de pointe) et marquée par des pratiques répressives démesurées (forces de l’ordre armées en surnombre, contrôles d’identité au faciès généralisés, arrestations et enfermements nombreux et abusifs, déforestations et inondations de certaines zones).

Depuis 1998, plus d’un milliard d’euros ont été dépensés par les Etats français et britannique, rien qu’à Calais, pour l’achat de dispositifs sécuritaires . Entre 2017 et aujourd’hui, ce sont 425 millions d’euros qui ont été investis pour protéger la frontière. Sans compter le coût des forces de l’ordre mobilisées, chiffré par la commission d’enquête sur les migrations à près de 90 millions d’euros pour la seule année 2020.

Pourtant, les gouvernants britanniques, français et européens parviennent à se dédouaner de toute obligation juridique, politique et éthique à la frontière. Par un renversement des responsabilités, ce sont les personnes exilées elles-mêmes qui sont criminalisées. Les récits étatiques les désignent comme des « migrants clandestins » capricieux et parasites, qui font leur « shopping » sur le dos du système d’asile européen en enrichissant les réseaux de passeurs criminels.

A Calais, les autorités agitent sans cesse l’illusion d’un « socle humanitaire » qui permettrait la mise à l’abri de l’entièreté des exilé·es si telle était leur volonté. Pourtant, c’est l’Europe qui place ces exilé·es dans une impasse administrative et juridique, qui les maintient à la rue en situation d’errance et de misère.

Face à cette situation invivable pour les exilé·es et leurs soutiens, cette remise de prix satirique des « Barbelés Awards » vise à sensibiliser l’opinion publique à l’hostilité et à la cruauté urbaine calaisienne mises en œuvre en notre nom à tou-tes. Elle cherche à exposer l’hypocrisie, l’absurdité et l’inhumanité des pouvoirs publics, à dénoncer les pratiques impulsées par l’Elysée, le ministère de l’Intérieur et la mairie de Calais.


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23 MARS : APPEL A RASSEMBLEMENT / Pas un quinquennat de plus à la rue

Les 39 membres du Collectif des associations unies appellent les citoyen·nes à une action collective pour dénoncer la situation dans laquelle vivent plus de 300 000 personnes en France : à la rue, dans des bidonvilles, des hôtels sordides, des logements insalubres… Chaque nuit, ce sont près de 4 000 personnes, dont 1 000 enfants, qui appellent le numéro d’urgence 115 et ne se voient pas proposer l’accès à un hébergement faute de places suffisantes. Et si par chance ces personnes obtiennent un abri pour la nuit, il n’est pas toujours d’une qualité suffisante pour répondre à leurs besoins de repos, santé, alimentation, lien social, accompagnement… Ce rythme de vie pèse énormément sur des personnes en situation de grande détresse et aux parcours de vie compliqués. Il est temps de mettre fin à cette spirale infernale !

La France a les moyens de venir à bout du drame quotidien vécu par les sans-abri, de faire en sorte que chaque personne puisse se loger dignement. Comment ? En améliorant la qualité des places d’hébergement déjà existantes, en mobilisant davantage le parc Hlm, les bailleurs privés et les logements vides, en produisant 150 000 logements vraiment sociaux par an, et en proposant un accompagnement social et adapté à chaque personne.

Pour que le prochain quinquennat soit celui des résultats :

RENDEZ VOUS LE 23 MARS 2022 A 12H 30 PLACE DE LA REPUBLIQUE A PARIS

L’évènement Facebook : https://fb.me/e/1LVcQoWYu

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Plus de 50 000 enfants sont sans domicile en France : le CAU se mobilise

« Épuisés des nuits passées dans des hall d’immeubles, des quelques heures de sommeil chez des compatriotes ou dans une voiture que l’on me prêtait. Des fois, les enfants s’endormaient dans le bus ou le tram, fatigués, et je faisais le trajet aller-retour pour leur permettre de se reposer. Comment expliquer aux enfants la situation était l’épreuve la plus dure pour moi.»  Madame K., maman de deux enfants

Être enfant et ne pas avoir de chez-soi est une réalité : en France plus de 50 000 enfants vivent en hébergement, dans des abris de fortune, ou à la rue. Chaque soir après avoir obtenu une réponse négative du 115, près d’un millier d’enfants sont contraints de passer la nuit dehors en plein hiver avec leur famille, faute de places d’hébergement disponibles.

Face à ce drame, les 39 associations du Collectif des Associations Unies, l’UNICEF France et la FCPE se sont donnés rendez-vous à l’école Gilbert Dru à Lyon pour soutenir l’action du collectif Jamais Sans Toit. Ce collectif d’enseignants, de parents d’élèves et de citoyens engagés se mobilise auprès des élèves sans domicile et de leurs familles, pour les mettre à l’abri dans leurs écoles et de défendre leurs droits le temps qu’ils accèdent à un hébergement ou un logement. Depuis 2014, 450 enfants ont été mis à l’abri avec leur famille dans une soixantaine d’établissements scolaires de l’agglomération lyonnaise. Cette année, depuis la rentrée, 89 enfants ont été hébergés dans des écoles pour pallier aux carences de l’Etat en matière d’hébergement et de logement, dont il est légalement le garant.

Ce soir, ensemble, le collectif des Associations Unies, l’Unicef et les enseignants, parents d’élèves et familles rassemblés dans Jamais Sans Toit interpellent les pouvoirs publics et les candidat·es à l’élection présidentielle lors d’une conférence de presse.  

« L’Etat a déployé des moyens inédits pour pérenniser 200 000 places d’hébergement et mettre fin à la gestion saisonnière de l’hébergement. Hélas, du fait de la crise sociale et sanitaire, de l’extrême difficulté des ménages précaires à accéder ou se maintenir dans le logement social, il y a encore des personnes à la rue, dont des familles et des enfants. » Alexis Goursolas, Porte-parole du CAU, pour la Fédération des acteurs de la solidarité

« En laissant des enfants dormir dans la rue ou en habitats précaires, en les accueillant dans des structures d’hébergement inadaptées à leurs besoins, l’Etat français ne respecte pas les droits et principes fondamentaux inscrits dans la Convention internationale des droits de l’enfant. Aujourd’hui, ce sont des milliers d’enfants qui subissent les conséquences du mal-logement au quotidien. Ce sont des milliers d’enfants dont les droits fondamentaux ne sont pas respectés. Cette situation est indigne de la France, 7ème puissance mondiale et Etat signataire de la convention. Face à cette réalité inacceptable, l’UNICEF France appelle les dirigeants de ce pays à prendre des mesures afin que plus aucun enfant ne dorme à la rue et mettre fin à la violation des droits de ces enfants particulièrement vulnérables. » Béatrice Lefrançois, secrétaire générale de l’UNICEF France

« Avoir un toit sur la tête est un préalable pour apprendre. Nous demandons une véritable politique pour anticiper et construire des solutions pérennes d’hébergement, qui permettent la scolarisation et l’épanouissement des enfants et de leur famille. L’école n’est pas un musée des valeurs de la République mais un espace qui les rend vivantes. Un toit, c’est un droit.» Anne-Sophie Huchard, enseignante, collectif Jamais Sans Toit

 « Avec les parents d’élèves et les enseignants, nous appelons à créer un réseau national pour démultiplier les initiatives en soutien aux familles sans-abri, comme à Lyon, Villeurbanne, Vaulx-en-Velin, Strasbourg ou Grenoble. La communauté éducative toute entière, aux côtés des associations du secteur de l’hébergement et du logement, doit alerter les pouvoirs publics pour protéger tous les enfants, sans distinction. » Manuel Domergue, porte-parole du CAU et de la Fondation Abbé Pierre

Revoir la conférence de presse ici

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Documents d'interpellation Communiqués

[DOSSIER DE PRESSE] UN QUINQUENNAT AUX AMBITIONS DÉÇUES

Alors que la France compte 300 000 personnes sans domicile et 4 millions de mal-logées, que le logement représente le premier poste de dépenses des ménages, la question du logement devrait être une priorité de la politique actuelle. Pourtant, depuis 1984, l’effort public pour le logement, en pourcentage de PIB, n’a jamais été aussi faible. Face à ce constat, les 39 associations du Collectif des associations Unies dressent le bilan des cinq années écoulées.

Afin de répondre à la crise du logement, le candidat Emmanuel Macron souhaitait « libérer » le marché du logement, et « protéger » les ménages les plus en difficulté en développant un plan quinquennal pour le  « Logement d’abord ». Malheureusement, ces ambitions ont été rapidement déçues. Malgré certaines avancées, la majorité des objectifs de production de logements et d’attributions HLM n’ont pas été atteints. Dès les premiers mois du quinquennat, des coupes budgétaires inédites ont été réalisées, fragilisant les principaux outils de lutte contre le mal-logement et aggravant la chute de la production de logement social.

Ensuite, la survenue de la crise Covid en 2020 a déstabilisé le monde du logement, réduisant encore la production de logements, et accroissant les difficultés d’accès aux droits et à un toit pour les personnes en difficulté. Face à l’urgence, le gouvernement a augmenté significativement les capacités du parc d’hébergement, permettant d’éviter l’explosion du nombre de personnes à la rue. Toutefois, des efforts restent encore à fournir en termes d’« humanisation » des structures et d’accompagnement social, pour assurer aux personnes un parcours de meilleure qualité. En outre, le parc d’hébergement reste saturé, et encore incapable de faire face au nombre important de personnes à la rue.

L’aggravation des situations de pauvreté, la hausse de 25 % des expulsions de lieux de vie informels sans solution de relogement, l’abandon par certains préfets, avec l’accord ou dans le silence du gouvernement, d’approches concertées de la résorption des campements et bidonvilles comme à Montpellier ou à Lille, la politique de harcèlement au détriment d’un accueil digne et organisé à Grande Synthe et dans le Calaisis, et la reprise des expulsions locatives en 2021 contribuent à dégrader ce bilan. Et même si le plan de relance a été l’occasion d’avancées législatives et financières sur le plan de l’amélioration de l’habitat, les moyens restent toujours en deçà des enjeux pour lutter efficacement contre l’habitat indigne et la précarité énergétique.

Face à ce bilan, les 39 associations du Collectif des Associations Unies souhaitent présenter aux candidat·es à l’élection présidentielle leurs propositions pour en finir avec la grande exclusion par le logement. 

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Documents d'interpellation

Le rapport 2021 de l’Observatoire des expulsions de lieux de vie informels

L’observatoire des expulsions collectives des lieux de vie informels est porté par plusieurs associations actives dans le domaine de l’accompagnement et de la défense des droits de personnes en situation de précarité et mal-logées.

Les objectifs de l’observatoire sont :

  1. Objectiver avec des données chiffrées la réalité de la politique d’expulsion des personnes en habitat informel ;
  2. Alerter l’opinion et les autorités publiques sur l’inefficacité des politiques d’expulsion et leurs conséquences pour les habitants ;
  3. Plaider pour un changement d’approche en privilégiant le respect des droits des habitant.e.s de lieux de vie informels.

Pour atteindre ces objectifs, l’observatoire repose sur des questionnaires à remplir par les contributeurs, qui doivent permettre de répertorier toutes les expulsions ou évacuations de personnes vivant dans un lieu de vie collectif et informel, et de préciser leurs fondements juridiques et leurs modalités concrètes de réalisation.

Les publications annuelles :

https://www.observatoiredesexpulsions.org/fr/login#publications-wrapper

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300 000 personnes sont sans domicile en France Métropolitaine.
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