En cette fin d’année, le Collectif des Associations Unies a souhaité adresser ses voeux et ceux de personnes mal-logées accompagnées par les associations au Président de la République.
Le premier des groupes de travail sur le « logement d’abord » formés à l’initiative du Ministère de la Cohésion des Territoires se réunit ce jeudi 9 novembre 2017. A cette occasion, le Collectif des Associations Unies (CAU), qui réunit 34 associations de lutte contre les exclusions impliquées dans les champs du logement et de l’hébergement, diffuse sa liste des conditions de réussite du « Logement d’Abord ».
La majorité des associations du CAU participent aux groupes de travail sur le « logement d’abord » proposés par le gouvernement. Mais ces efforts ne pourront porter leurs fruits que si l’exécutif prend la mesure de l’engagement nécessaire pour mettre en œuvre cette stratégie. C’est pourquoi notre collectif a établi un document commun, ci-dessous, énumérant les conditions de la réussite du plan « logement d’abord » du gouvernement. Notre expérience dans le champ du logement et de l’hébergement nous démontre au quotidien que si ces conditions ne sont pas réunies, les obstacles seront trop nombreux pour mettre en œuvre le logement d’abord sur l’ensemble du territoire.
Le « logement d’abord » signifie prioritairement l’accès direct et le maintien dans un logement autonome et pérenne des personnes sans domicile ou risquant de l’être, sans prérequis d’insertion, avec un accompagnement adapté et de qualité si les personnes le souhaitent. Mais sa logique vise toutes les personnes mal-logées et dépourvues de logement, sans exception. Les conditions de réussite du plan « logement d’abord » rejoignent les axes des « 50 Propositions pour une Nouvelle Politique du Logement », qui détaillent et chiffrent les objectifs d’une politique sociale du logement respectueuse du « logement d’abord ».
Pour que le plan « logement d’abord » de ce quinquennat ait un impact réel, nous vous invitons à consulter et à diffuser ce document.
Pour consulter « Les Conditions de Réussite du « logement d’abord », cliquer ici !
Pour consulter les 50 propositions du CAU pour une nouvelle politique du logement, c’est là !
Alors que le Président de la République et le Premier Ministre viennent de présenter les priorités du quinquennat et que le gouvernement s’apprête à fixer les orientations budgétaires pour le pays, le Collectif des Associations Unies souhaite faire part de ses plus vives inquiétudes.
L’ambition de venir à bout de la pauvreté qui concerne 8.8 millions de personnes, et du mal-logement qui touche 4 millions de personnes, contraintes de vivre à la rue ou dans des conditions de logement inacceptables, ne semble à ce stade pas inscrite à l’agenda du gouvernement malgré l’urgence sociale qui sévit dans le pays.
Le Collectif des Associations Unies, qui regroupe 34 organisations de lutte contre les exclusions impliquées dans le champ du logement et/ou de l’hébergement, se réjouit de l’ambition affichée par le gouvernement en matière de rénovation thermique et de lutte contre les passoires thermiques. En revanche, il est particulièrement inquiet de la faiblesse du plan d’accueil des migrants annoncé le 12 juillet dernier. Il appelle donc à rehausser rapidement les objectifs de création de places en CADA (à hauteur de 40 000 durant le quinquennat contre les 7 500 annoncées), à réaffirmer avec force le principe de l’inconditionnalité de l’accueil en hébergement et à apporter immédiatement des réponses dignes aux personnes vivant à la rue ou en campement à Grande-Synthe, Calais comme dans tout le reste du pays.
Le Collectif est également particulièrement préoccupé par les propos tenus par le Premier Ministre quant aux prétendues économies qui pourraient être réalisées sur les aides au logement. La nécessaire construction de logements sociaux et très sociaux et la mobilisation du parc privé à vocation sociale appellent le déploiement de moyens financiers conséquents. C’est une des conditions majeures pour mettre concrètement en œuvre le plan quinquennal pour le « logement d’abord », annoncé par le Ministre de la cohésion des Territoires et salué par les associations.
Par ailleurs, les aides personnelles au logement (APL) ont d’ores et déjà été recentrées sur les ménages modestes et pauvres et ont fait l’objet de mesures d’économies depuis de nombreuses années, de sorte qu’elles ne couvrent pas suffisamment les charges des locataires et sont déconnectées par rapport à la réalité des loyers. Raison pour laquelle le Collectif appelle aujourd’hui à leur revalorisation, conjointement à la mise en œuvre d’une réelle politique d’encadrement des loyers en application de la loi ALUR, afin de faire baisser les prix à la location dans le secteur privé, et au renforcement de la sécurisation des risques locatifs.
Pour toutes ces raisons, le Collectif rappelle la nécessité d’adopter une loi de programmation financière et un plan pluriannuel incluant l’ensemble des politiques publiques de lutte contre les exclusions et le mal-logement.
Le Collectif des Associations Unies demande aux candidats de prendre 5 engagements incontournables pour en finir avec la grande exclusion par le logement :
1. ACCUEILLIR DIGNEMENT TOUTES LES PERSONNES VULNÉRABLES : PERSONNE NE DOIT ÊTRE CONTRAINT DE VIVRE À LA RUE !
Réaffirmer l’accueil inconditionnel des personnes en situation de vulnérabilité, quelle que soit leur situation administrative.
Offrir toute l’année un parc d’hébergement respectueux des libertés et de la dignité des personnes, ce qui suppose de rompre avec la gestion saisonnière de l’hébergement et d’appliquer le principe de non abandon sur l’ensemble du territoire.
Développer l’accès direct au logement des personnes sans abri, avec un accompagnement adapté.
Doubler le nombre de places en Centres d’accueil pour les demandeurs d’asile (Cada), soit + 40 000 places sur le quinquennat.
Excédées par ce qu’elles estiment être des idées fausses et des stéréotypes véhiculés par les représentants politiques, une cinquantaine d’associations lancent une campagne pour les dénoncer.
Le Monde.fr avec AFP | 04.01.2017 à 15h29 • Mis à jour le 04.01.2017 à 17h44 | Par Isabelle Rey-Lefebvre
Pas moins de 51 associations de lutte contre la pauvreté et le mal-logement se sont unifiées, mercredi 4 janvier à Paris, pour interpeller ensemble les candidats à la présidentielle et lancer leur « autre campagne ». Parmi elles : ATD Quart Monde, le Secours catholique, Aurore, la Fondation Abbé Pierre, les banques alimentaires, France Terre d’asile, Médecins du monde, le Centre d’action sociale protestant et l’Armée du salut.
« Il y a chez beaucoup de politiques français, notamment les candidats à l’élection présidentielle, un déni de la réalité de la pauvreté et du mal-logement, constate Florent Gueguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité (nouveau nom de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale). Ces sujets leur font peur et ils ont en mémoire les velléités déçues du passé : le “zéro SDF” de Lionel Jospin, lors de la campagne de 2002 ; le “plus de SDF dans la rue d’ici deux ans” de Nicolas Sarkozy, lors de celle de 2007… Dans les programmes d’aujourd’hui, les diagnostics sont erronés et les solutions inexistantes. »
Les associations critiquent dans les programmes des candidats les idées fausses sur la pauvreté, et comptent, avec leur campagne, rétablir certaines vérités. ATD Quart Monde a ainsi calculé que, dans 95 % des cas, les revenus d’une famille qui gagne le smic sont supérieurs, de 400 à 600 euros par mois, à ceux d’un ménage percevant le revenu de solidarité active (RSA), contrairement à ce que pensent 76 % des Français, selon une étude du Crédoc de 2014.
« Que les Français aient des préjugés, c’est regrettable. Que des hommes politiques de premier plan en aient aussi et parlent encore “d’assistanat”, c’est inadmissible », estime Florent Gueguen.
Les représentants des associations voient se diffuser, dans le discours politique, l’idée, pourtant fausse, que l’on aide trop les pauvres et pas assez les classes moyennes : « C’est archi-faux : 38 % des personnes reçues dans les permanences du Secours catholique n’ont pas accès au RSA, trop compliqué. C’est pourquoi nous proposons, dans l’“autre campagne”, un revenu social de base, plus simple », insiste François Soulage, porte-parole du collectif Alerte, ancien président du Secours catholique.
« Il y a une France du rejet »
« Les statistiques ne rendent pas compte de ce qu’est la vie quotidienne des personnes précaires. Et les responsables politiques ignorent, évidemment, ce que c’est que vivre à l’hôtel ou faire deux heures de trajet pour travailler – 20 % à 25 % des SDF ont un emploi – et ne mesurent pas le sentiment d’abandon des jeunes dans des quartiers qui se dégradent », analyse Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation Abbé Pierre.
« Des mesures ont été prises au cours du quinquennat de François Hollande comme la revalorisation des minima sociaux de 10 % en cinq ans, le déblocage de crédits pour l’hébergement d’urgence, passés de 1,4 à 1,8 milliard d’euros entre 2010 et 2015, poursuit M. Robert. La courbe de la pauvreté ne s’est pas cependant inversée puisque de 2004 à 2014, 800 000 personnes de plus sont passées sous le seuil de pauvreté (60 % du revenu médian), soit un total de près de 9 millions de pauvres. Les besoins croissent plus vite que les moyens alloués et nous avons besoin d’une rénovation structurelle du système de protection sociale. »
« Le système d’hébergement d’urgence ne fonctionne plus, faute de sortie vers du logement pérenne, remarque Florent Gueguen. Environ 20 000 places en centres d’hébergement pourraient se libérer si nous disposions des logements sociaux et très sociaux nécessaires. »
Autre sujet sur lequel les associations tiennent à faire entendre leur voix : l’accueil des migrants. « Beaucoup d’initiatives et une grande solidarité s’expriment sur le terrain », constate M. Soulage. « Il y a une France du rejet mais aussi une France solidaire, rassure M. Gueguen. Il faudra bien parler de régularisation des étrangers sans-papiers, traiter en particulier la question des “ni expulsables, ni régularisés” qui sont condamnés à une vie à l’hôtel ou en centre d’hébergement. Emmanuel Macron nous a d’ailleurs promis d’adopter une “position courageuse” sur ce thème. »
L’« autre campagne » commencera réellement à la fin du mois de janvier et se fera aussi sur Internet, avec la mise en place d’un site démontant les idées fausses, ou grâce à des plates-formes rassemblant les propositions des associations, et des visuels relayés sur les réseaux sociaux.
Lettre ouverte au Président du conseil départemental du Bas‐Rhin, Frédéric Bierry
Paris, le 10 février 2016
Monsieur le Président,
C’est avec colère et consternation que le Collectif des associations unies qui regroupe 34 associations nationales de lutte contre l’exclusion a appris votre décision de désengager le département du financement de l’hébergement et de l’accompagnement des personnes et familles sans‐abri dans le Bas‐Rhin.
La suppression brutale dans le budget départemental des crédits à l’accueil, à l’hébergement et à l’accompagnement des personnes sans‐abri ou mal‐logées, à hauteur de 640 000 euros aura desconséquences dramatiques pour les plus démunis sur votre territoire.
Comme vous le savez, la métropole strasbourgeoise compte régulièrement près de 500 personnes à la rue, sans solution et le 115 du Bas‐Rhin ne répond qu’à une demande d’hébergement sur trois. Alors que les besoins de logements abordables et d’hébergement sont immenses, le désengagement du département, annoncé en plein hiver, entrainera inévitablement des fermetures de places, une réduction des moyens des accueils de jour des sans‐abri, seules ou familles, touchant une dizaine de structures, avec pour conséquence inévitable une augmentation immédiate du nombre de personnes à la rue.
Comment un territoire tel que le Bas‐Rhin, dont l’histoire est marquée par la solidarité à l’égard des plus fragiles, peut‐il s’engager dans une telle voie ? Comment justifier une décision aussi brutale qui aura pour effet d’augmenter la grande précarité et les situations d’errance sur votre territoire ? Vous évoquez la nécessité de faire des économies en pointant la compétence de l’État en matière d’hébergement et de lutte contre l’exclusion. Le Collectif des associations unies considère qu’il seraitinacceptable que la réduction des dépenses publiques et le bras de fer entre l’État et ledépartement se fassent sur le dos des personnes les plus précaires et des associations qui lesaccompagnent. Ce principe nous semblait acquis dans ce département du Bas‐Rhin dont l’action en faveur des mal‐logés a longtemps été volontariste.
Les associations constatent également que la baisse des subventions touchent des activités relevant clairement de la compétence légale du conseil départemental, tel que l’hébergement de familles avec de jeunes enfants (qui relève de l’aide sociale à l’enfance), l’accompagnement d’allocataires du RSA en grande difficulté ou encore l’accompagnement des ménages dans des logements d’insertion. Plus largement, nous considérons que les personnes mal‐logées n’ont pas à être otages et finalement victimes des désaccords entre l’État et les collectivités locales sur le financement des politiques de solidarité.
Pour ces raisons, le collectif vous demande d’engager une concertation avec l’État et les associations permettant de pérenniser les réponses en matière d’accueil d’hébergement etd’accompagnement des plus démunis dans le Bas‐Rhin.
Nous sommes à votre disposition pour échanger avec vous sur les solutions à déployer afin qu’aucune personne ou famille en difficulté ne soit pénalisée par les choix budgétaires du département.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en l’expression de nos sentiments distingués.
Pour le Collectif des Associations Unies, Christophe Robert, Délégué général de la Fondation Abbé Pierre Florent Guéguen, Directeur général de la FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale)
Les 34 organisations du Collectif des Associations Unies Advocacy France Association des Cités du Secours Catholique Association Nationale des Compagnons Bâtisseurs ATD Quart Monde Aurore Centre d’action sociale protestant (CASP) Collectif National Droits de l’Homme Romeurope Collectif Jeudi noir Collectif Les Morts de la Rue Comité des Sans Logis Croix‐Rouge française Emmaüs France Emmaüs Solidarité Enfants de Don Quichotte Fédération d’aide à la santé mentale Croix marine Fédération des Associations et des Acteurs pour la Promotion et l’Insertion par le Logement (FAPIL) Fédération de l’Entraide Protestante Fédération Française des Equipes Saint‐Vincent Fédération Nationale des Associations d’Accueil et de Réinsertion Sociale (FNARS) FNASAT‐Gens du voyage Fondation Abbé Pierre Fondation de l’Armée du Salut France Terre d’Asile Habitat et Humanisme Les petits frères des Pauvres Ligue des Droits de l’Homme Médecins du Monde Secours Catholique SoliHa – Solidaires pour l’habitat Union Nationale des Amis et des Familles de Malades Psychiques (UNAFAM) Union professionnelle du logement accompagné (UNAFO) Union Nationale des Comités Locaux pour le Logement Autonome des Jeunes (UNCLLAJ) Union Nationale pour l’Habitat des Jeunes (UNHAJ) Union Nationale Interfédérale des Œuvres et Organismes Privés Sanitaires et Sociaux (UNIOPSS)
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